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Shanghai Flow
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7 juillet 2008

Interview avec MC (part I)

Interview_by_jstyle23

Interview by Jstyle23

MC : Pourquoi Shanghai Flow pour ton blog ?

MISTER K : J'avais pensé à Mon Tout Petit Poney Tout Gris au départ. Mais trop intello. Shanghai c’est la ville qui représente le mieux mes états d’âmes. Il y a dedans l’idée d’une civilisation multimillénaire, la civilisation chinoise, branchée sur une modernité effrayante. En fait, Shanghai, c'est notre réalité à tous, où qu'on se trouve sur la planète. Et on a tous à dealer avec ça. Nous sommes tous en mode zapping entre l'I-pod et les deux trois petite valeurs que nous ont laissé nos grands-parents.  En plus, pour moi, avec l'histoire de la ville de Shanghai, je retrouves la colonisation, avec le quartier français, la concession américaine ou anglaise, dont je suis quelque part l’un des produits. Shanghai, pour moi, représente l'effet kiss-kool du choc entre les cultures traditionnelles dans une réalité super moderne, urbaine à mort. Ce choc-là définit à fond ce que je suis. Et Shanghai en elle-même, c'est la ville de mon cœur et celle d'une fabuleuse histoire d'amour.

MC : Et le Flow dans Shanghai c'est pour quoi ?

MISTER K : Le Flow c’est la quintessence du Hip-Hop. En Hip-Hop, pour moi, l’incarnation du Flow c’est Rakim. C’est le but à atteindre pour tout rappeur. Je traduis Flow par fluidité en français. Quand tu es fluide avec ton rap sur le beat qui sonne derrière, tu as le Flow. Ma définition personnelle explose le cadre du Hip-Hop, Rimbaud avait le Flow par exemple. Hugo aussi avait le flow, si on part sur les classiques. Mais chez ceux-là, le Flow se pose sur une musique interne. Si on aime Rimbaud ou Hugo, c’est qu’on est capable d’entendre leur musique interne rien qu’en lisant leurs textes. En Slam c’est pareil, il n’y a pas de musique et c’est ton Flow qui crée la musique. Le Slam c'est du Hip-Hop  sublimé.

MC : Tu cites Hugo, Rimbaud et Rakim, grand écart quand même. C’est quoi tes influences ?

MISTER K : Je suis super influençable. J’aime tout ce qui résonne en moi. Et si je devais donner le nom de mes influences, il faudrait une encyclopédie pour les citer par le menu. Dedans il y aurait autant de noms connus que de noms inconnus, et dans des domaines aussi divers que la littérature, la vie de tout les jours, les blogs que je lis, jusqu’à l’architecture. La question des influences est nulle pour celui qui s'amuse à créer. Pour un artiste, autrement dit. L’artiste, par nature, est toujours sous influence. C’est un vecteur, un médium, soumis à des influences infinies. Il (ou elle) passe son temps à reproduire à sa façon ce qui résonne en lui.  Son vrai boulot à lui, c’est de définir sa propre voix, ou voie, (t’as vu, la langue française confond les deux à l’oral).

MC : Donc tu te considères comme un artiste ?

MISTER K : Pas. D’une part, c’est déjà se limiter grave que se dire artiste, et c’est super prétentieux. Tout le monde est artiste. Chaque être humain à la capacité de créer, d’inventer et de proposer des voies nouvelles. En se sens, chaque être humain est un artiste. Ce qui est intéressant en français, c’est les mots “artiste” et “artisan”. Qu’est ce qui distingue l’artiste de l’artisan ?

MC : L’artiste crée et l’artisan fabrique ?

MISTER K : Pour de vrai, les deux créent et les deux fabriquent. La seule différence est dans la tête des gens, dans la distinction élitiste que l’on peut faire entre l’un ou l’autre. C’est une distinction qui s’appuie sur des représentations d’un ordre social établi. C’est zéro. Chaque être humain est artiste et artisan en même temps. La différence entre artiste et artisan n’existe que par rapport à la langue qui emploie deux mots différents pour finalement désigner la même réalité.

MC : Donc tu te définis comment par rapport à ce que tu viens de me dire ?

MISTER K : Un être humain, je peux pas te dire mieux. Qui exploite comme il peut sa sensibilité personnelle et qui tente de l’exprimer comme il peut.

MC : Et toi c’est le Blog ton moyen d’expression. Pourquoi ?

MISTER K : Le Blog au départ, c’était parce que j’étais nomade. Je n’avais que ce moyen pour laisser une trace de ce que j’écrivais. En déménageant souvent, je n’avais plus de traces de mes écrits, j’écrivais toujours sur des feuilles. A droite et à gauche, des feuilles que je perdais toujours entre deux mouvements. Le blog, au départ, c’était une façon de toujours retrouver mes écrits où que je me retrouve.

MC : Tu emploies le passé, donc tu n’es plus nomade alors ?

MISTER K : Je me suis « sédentarisé » depuis trois ans.

MC : Ça te dis qu’on se revoie pour continuer cette interview ?

MISTER K : Sans problèmes, quand tu veux.

MC : Prépares toi à des questions plus pointues.

MISTER K : Sur genre ?

MC : Sur ta vision du métissage, par exemple. :)

MISTER K : Sans oublier ma recette secrète pour réussir un bon tajine-poulet curry...

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Commentaires
M
Gael > Tu met en bien en lumière ce qui peut distinguer l'un de l'autre. Les deux notions peuvent être interchangeables en fonction des uns ou des autres. Certains artistes cherchent visent aussi la maitrise et le contrôle ;) Mérite approfondissement.<br /> K.
M
Kellie > Il me tarde aussi de savoir ce que j'en pense moi-même ;)<br /> K.
M
Cazejo > ;) A bientôt :)
G
Quelle électro-plume... Bravo pour la définition du flow. Artiste-artisan ? J'ai souvent l'impression que l'artisan cherche la maîtrise, le contrôle avant tout. L'artiste, lui, n'est souvent qu'un jouet dans un processus qui le dépasse ; à des degrés divers ;-)
K
il me tarde de connaitre ta vision du métissage. Mais si on pressent déjà ce que tu en pense dans certaines de tes réponses.
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