The Fire Next Time

Picture by Brad Templeton

JJe m'avance. Armé de certitudes. La menace souriante aux lèvres. Il te faut courir car vers toi je marche et si tu te caches c'est que tu sais que c'est moi qui te cherches.

Je débouche une bouteille de haine, buvant ma fureur au goulot avant de tout te recracher sur la gueule. Jute pour te brûler ta putain d'âme. Et maintenant, tu sens cette douleur acide qui t'épouvantes. Et c'est juste pour que tu sentes cette peur. Celle que tu as voulu m'infliger depuis bien trop longtemps. Mon gars, saches que je t’encule ! Sans faire de chichis. A sec mec !

Non, ce n’est pas vrai, je n'ai pas le crime infusé dans la rime. Non ! C’est pire que ça. Moi je blague peu quand je riposte à tes insolences. Si je suis là, c’est juste pour effacer ta face de l’image. Ta face que j’ai désignée coupable du bout de ma patience dressée. Ma patience dressée dans mes phrases comme une potence pour ta gueule d’enculé.

Cette nuit, entends-le, ce sont tes cris qui grésilleront sur mon poste en F.M. Ces yeux rouges qui te regardent marcher, inquiet sur le parking , flippant sous le lampadaire. Ces yeux sont les miens, froids, cruels mais sans haine. Car je suis revenu d'un au-delà où l'espoir n'existe plus. Même si tes écrans de télé me font croire le contraire. Avec ta pub, j’ai le cœur carbonisé d'illusions dont tu m'as nourri au compte gouttes. Pour me faire consommer dans ta pute de société. Mais mes mots te le disent, connard.

Je n'ai plus le dos voûté. Je n’ai plus la marque de ton fouet. Aujourd’hui, mon ami, je poses dans ton esprit et dans ta langue les grains de l’enculade. T’es niqué !   

Maintenant je m'avance vers ta gueule. Armé de douze certitudes blindées dans mon chargeur. Mes mots sont des balles. Mes mots te cartonnent. Mes mots font le bruit du tonnerre, invoquent le vieux dieu Shango dans mon flow pour flasher d'éclairs la pauvre nuit qui t'entoure.

Cette nuit que tu veux me faire ingurgiter Ta nuit. Mais j’ai l’aube dans la tête. Et contre ça tu ne peux rien !

Cours, car c'est moi qui marches vers toi. Caches toi car c'est moi qui te cherches, mon sourire luisant comme la lame du faucheur. Je n'aurais aucun plaisir à ravir ton dernier instant, je ne suis qu'une punition faite de chair et de sang, un mort-vivant, rejeton avorté de ton inconscient, si je te terrorise tant c'est que tu sais que je suis ton enfant. Le sang du sang de ton mépris. La chair de la chair de ton indifférence longtemps emprisonné dans un cercueil de béton armé, coulé loin de tes yeux et loin de ton cœur. Au fond des abysses de ta bonne conscience, tu as fini par m'oublier. C'est de cet oubli que vient ma délivrance faire écho à ton insouciance...

Maintenant je te regarde tomber truffé du plomb de mes certitudes blindées. J'ai le sourire posé sur mes lèvres comme une énigme. Tu ne peux plus courir je t'ai rattrapé, tu ne peux plus te cacher je t'ai retrouvé. Tu sens le liquide glacé que je déverse sur toi, de la vengeance congelée dans ma bouteille de haine millésimée. Il ne te reste plus qu'à dire toi-même ton requiem, l'hypocrisie de ta prière sera le feu qui va te consumer...

Mister K - Fire Next Time  05'
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Comments

[mister k]

merci ;-) ce texte est un mélange de vécu, de ressenti et de reflection sur les conséquences inévitables que produisent mépris et indifférence...

[jfxb2]

Si tu as une relation directe avec cette histoire, je pleure avec toi. Si c’est une fiction, le sujet est bien analysé. Joli blog. Bonne continuation. A+