Aristocratic Flow
Coffee in Montmartre by Tomasito68
Speed hors du métro
Dans ma doudoune,
ma bulle bien dans le flow
Cherchant des yeux le chaud
le petit truc calme et beau
Dans la foule rythmée par mes écouteurs
Kerry James me dit :
« Je suis perdu au jardin des désabusés ».
Je trace au milieu des froufrous guerriers
Dans cette grande capitale
De ce grand pays capitaliste
Et toujours le son sur ma piste
Ici il n’y a plus de pole ni de zenith
Juste mon reflet dans la vitrine qui se fond
Avec des marchandises inaccessibles
J’ai déjà volé pour l’inadmissible
Mes rêves se miroitent là et regardent défiler
Des milliers de colonnes de réfugiés
Sur l’avenue des Champs-Élysées
Perdus là sans vraiment savoir pourquoi
Le rêve à tellement souvent le goût du cauchemar
Je rentre dans un café
glisse ma silhouette sur un siège de cuir dur
J’ai jamais compris la lumière dans les cafés
Trop colorée, trop crue ou alors pas assez lumière
Jamais vu la vraie lumière dans un café
J’en commande un
l’esprit vague qui divague sur les visages autour
Je suis loin de moi
Loin du gars à côté de moi
« Yes ! Sans problèmes… »
Et je lui tends mon paquet de cigarettes
Et je cherche encore le chaud
Regarde la meuf dans les yeux
Elle évite, dit merci puis m’oublie dans son monde
Tout tourne autour de ça
Et nous allons tous en sens contraire
La circulation encore intense dans les deux sens
Va savoir pourquoi c’est la nuit que je kiffe la ville
Quand les rues sont vides
Et que je me retrouve seul avec
La nuit sans le regard de l’autre
Dans les rues de Paris
Le jour
tout est travestit par ces regards lâchés en passant
Même si ça fausse mon parcours
Je cours toujours
après le beau et le chaud
Bon café
Trop fort, trop cher pour moi
mais c’est le prix
Qui s’en soucie
Qui s’en soucie
Je paye pour chercher le chaud
Ma petite table de faux marbre devant moi
juste de quoi poser mon vieux cahier raturé
mes cigarettes et une tasse de café
un empire pour à peine deux euros
Là, mon flow roule et rebondit
La cuillère, la tasse la soucoupe
Le ticket de caisse sont mes soldats
J’invente ici des figures éphémères
Je trace là des lignes noires comme mes enfers
Mais qui s’en soucie
Avec la pochette à moitié vide du sucre
Mon royaume pour à peine deux euros
Ce que gagne un flic par jour au Venezuela
J'ai le luxe obsolète et dérisoire
de le dépenser pour un café
Du Venezuela peut-être qui sait
C’est le prix à payer au pays des lumières
Pour la recherche du chaud
Le temps fait semblant de flotter
Alors qu’il ne fait que passer
L’illusion d’être assis ici peut-être
En dehors de tout ce qui fuit
En moi, dans les rues, dessous
Et au-dessus des Champs-Élysées
Ma spontanéité à rechercher le chaud
m’égare souvent
C’est comme quand
Je speede hors du métro
Dans ma doudoune
Ma bulle bien dans le flow
Cherchant des yeux le chaud
le petit truc calme et beau
La spontanéité essentielle
Mais nous courrons tous
en sens inverse les uns des autres
Juste par habitude
Habitués à tuer
La spontanéité essentielle
Aristocratic Flow
(06' remix) 00'
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