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Shanghai Flow
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10 juillet 2006

Ego Symphony In Hip-Hopology

Technics_by_Rakedi
Technics by Rakedi

Ego Symphony de l'Hip-Hopology...

De ceux ki cherchent la vérité derrière les rideaux de velours aux franges tachées de sang, en étant humain, c’est comme puiser de l’eau avec un seul doigt, tu vois...

Ainsi soit-il pourtant…

J’ai nagé avec peine, la tête tout juste hors d’un océan d’incertitudes, brandissant vers le ciel la promesse d’un jour nouveau, mon flambeau hardcore, tu vois...

J’ai ramé seul dans ma pirogue, îvre d’un beat percussif, pour affronter des vagues de béton au milieu des squales gris métallisés, sous un ciel de cellophane, tout en tractant un peuple de noyés accrochés à mon dos, tu vois, j’ai...

Gars... Si tu savais au lieu de voir ce que je veux dire...

J’ai offert mille fois mon cœur saignant sur la table en rançon, pour k’ils laissent mon peuple aller, sans pour autant qu’on m’appelle Moïse ou même monsieur, tu vois, pour ke les lascars aux mémoires polluées traversent les mers rouges des périphériques. K’ils traversent par pitié, k'ils traversent une fois seulement, même si après c’est encore le désert...

J’ai été nu devant mille pharaons, tu vois... Réclamer pour mon peuple aveugle la lumière k’ils nous refusent. Et mille fois les pharaons ont accepté. Cloués par mon audace, tu vois...

Ils ont accepté de m’entendre seulement, seulement m’entendre... Ils ont dit oui du bout de leurs lèvres pincées, tu vois...

Mais dès ke mes pieds avaient touché la poussière devant les portes coulissantes de leurs palais de verre, j’ai entendu dans mon dos claquer leurs rires carnivores...

Comme autant de tickets grattés marqué ZERO TUNES...

Et je suis mille fois revenu, tu vois...  J’ai...

Gars, si tu savais au lieu de voir ce que je veux dire...

J’ai enduré la morsure des requins quand mes rêves traversaient les fleuves d’asphalt pour ke chaque âme glacée dans la foule s’anime d’un break de virtuose, tu vois...

Pour ke les néons n’éclairent plus nos gosses maqués avec le vide pour une passe payée dans les tribunaux, tu vois... Pour ke nos gosses étincèlent sur le saphir des platines...

Pour voir tourner le vinyle comme la voie lactée sous les mains de D-ieu, tu vois...

Pour ke les sirènes ki chantent la misère citadine se mettent à déclamer un freestyle sur la vie, pour l’amour de l’humain, à travers les plaines de l’urbain, tu vois...

Gars... Si tu savais au lieu de voir ce que je veux dire...

Tu saurais k’on ne fais rien pour les autres k’on ne souhaites pour soi, et ke ça mon gars, ça...

C’est l’Ego Symphony de l’Hip-Hopology...

L'ego Symphony de l'Hip-Hopology...

De ceux ki cherchent la vérité derrière les rideaux de velours aux franges tachées de sang, en étant humain, c’est comme puiser de l’eau avec un seil doigt, tu vois...

Ainsi soit-il pourtant…

J’ai fécondé des serpents, en acceptant leur venin pour seule rétribution. Mon prénom comme seule antidote, tout seul dans la fosse aux lions. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Mais kel roi peut-il régner sur un peuple ki ne le voit pas ?

La couronne, certains me l’ont posée sur la tête et pour eux j’en ai bavé. J’ai défendu mon titre au risque k’on se paye ma tête et même encore je ne suis pas borgne. Juste un mort-né, dans un monde borné, berné entre des frontières ke je ne vois pas...

J’ai jeté mes chaînes, non pas ke je sois plus brave mais la liberté d’elle-même s’accroche à mes poignets. Comme le vent sur mes ailes...

J’ai rejeté vos certitudes, mon attitude fière comme seule habitude et pour ça j’ai même fait l’objet de leurs études. Même ma sape m’isole quand ils me préfèrent dans une camisole. Ils disent ke l’habit fait le moine mais moi je dis que c’est le moine qui fait l’habit. Même si en ces pays sans foi et sans rêves les saints sont des bandits.

Dans ce monde où la nuit est au goût du jour et le jour est folie, le plus dur, tu vois, c’est quand ceux à ki ton flow s’adresse t’écoutent avec la voix de leur ego. Ils pensent ke tu les agressent...

Il ne me reste plus ke mes pleurs et l’écrit pour k’ils progressent...

J’ai pleuré, je sais pas combien de fois, devant mon écran de télé, derrière la vitre d’un bus, dans la rue... Je pleure au milieu de nos cités quand je vois la misère nous frapper et l’ignorance nous massacrer...

Mais dès le lendemain, j’étais encore debout. Même à bout de force. A batailler contre des clowns en uniformes, plus féroces que nos pitbulls de pacotille...

J’ai mené des batailles en solo. Au nom d’une cohorte de crabes muets. Prêts à ramasser les miettes ke l’Etat nous jetais, prêts même à me tirer dans la nasse avec eux. Sais-tu ce que c’est que de lutter pour donner de la viande à des fauves affamés, quand les fauves confondent la bouffe avec ton bras ?

Je ne porte pas du Lacoste mais je n’ai pas peur des crocodiles. J’ai peur à chaque fois ke je vois des gosses ki ont l’air aussi vieux ke des zombies, l’air débiles, le vice déjà dans les yeux et tu sais ke c’est pas un jeu, que c’est pas pour de rire et que cette jeunesse là est de celles ki font l’âme pourrir...

Quand tu sais cela...

Tu sais ce qu’est l’Ego Symphony de l’Hip-Hopology...

mister_k_signature13
 Ego Symphony In Hip-Hopology - Redux - 06'
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Commentaires
T
Et bien, je lis ici ke les sillons de "l'ego symphony" ne tournent pas qu'en boucle ... le souffle voyage ... <br /> <br /> Après 3 mois de baroudes sur le cadran métropolitain pour diffuser TeQToniK, l'aventure à laquelle tu as participé notammment avec ce texte profond, rares sont les rencontres ki ne relèvent pas tes mots imprimés sur le livre ou la fixation de ta voix sur le cd !<br /> <br /> Keep it up Mister Nef. !
J
Kwaame> Il y a un passage dans "The Killer", le film de John Woo, où l'un des personnages dit :<br /> <br /> "He looks determined without being ruthless. Something heroic in this man, there's a courage about him. Doesn't look like a killer. Comes across so calm, acts like he has a dream. Full of passion".<br /> <br /> C'est le flic qui pourtant traque "the killer" (joué par le superbe Chow Yun-Fat) qui dit ça. Ce passage est aussi samplé dans le début du morceau "Incacerated Scarfaces" de Raekwon du Wu-Tang.<br /> <br /> J'aime ce film et j'aime ce morceau de Raekwon. Et c'est surement pour des raisons personnelles. Merci pour ton commentaire, quelque part, il est rassurant ;-)
K
Puissant et touchant. On sent toujours ce vent de liberté être à l'origine de velléités diverses dont le but est unique mais les chemins sont multiples. C'est confucicius qui distinguait la connaissance du chemin et le fait de l'arpenter. Tu sembles te déplacer vers quelque chose, ne pas bien savoir où tu mets les pieds mais y aller de tout ton coeur et advienne que pourra. Puisse cette liberté guider longtemps encore tes émotions et tes choix... Les gens soulagent leurs vies de misère en regardant les peoples en "praïme" parler de leur dernière paire de chaussettes trouées ou de leurs habitudes, d'autres gens ont besoin d'autre chose. Merci d'être là pour ces autres Bro' ;-)
M
OrbiiX> sans commentaires serais-je tenté de répondre. mais venant de quelqu'un qui dans son univers propre travaille aussi la "harpe de toutes les mythologies" j'entends un écho qui fait tilt à mon univers. merci à toi...
M
TheLiu> thousand thanks to you sis' I know it sounds dumb but I mean it ;-) le partage d'émotions est la plus grande récompense que l'on puisse recevoir quand on essaye de les "partager" merci pour ton attention (dans tous les sens du terme) ;-) bises
Shanghai Flow
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