Let me Tell you Dear Friend ;-)
En début de semaine dernière, j'ai reçu, agréable surprise, un très gentil mail d’une : «..lectrice régulière de Shanghai Flow ». C'est un long mail, auquel j'ai déjà répondu en privé, très surprenant par certains côtés, très bien écrit aussi, rempli de passages très (trop) flatteurs, encourageants mes textes et avec une analyse fine sur l'ensemble du blog. Encore merci à toi ;-)
Je tiens par la même occasion à dire que ce mail montre à quel point certaines personnes ne font jamais de commentaires directs sur les blogs qu'ils visitent régulièrement et préfèrent en passer par un contact plus personnalisé avec l'auteur (l'autrice ?) dudit blog. C'est bien, c'est super cool mais :
Avis : n'hésitez pas à laisser vos commentaires en direct ;-) C'est... comment dire... plus direct quoi ;-)
Dans
ce mail j'ai relevé quelques passages qui m'ont donné
envie d'y répondre dans le cadre d'un post. Ce qui tombe bien,
car ces derniers temps, les fameux sujets de posts semblaient avoir décidé
d'un commun accord de m'éviter et de faire la grève
devant mon immeuble en agitant des pancartes sur lesquelles était
inscrit ce slogan : plus de considération, on est pas des
citrons. Donc merci encore pour ce mail ;-)
"tu donnes parfois l'impression de ne pas te prendre au sérieux sur certains messages (pas les textes) c'est parfois dommage (même si j'apprécie ton humour) je trouve que ça enlève un peu de force à tes poèmes qui suivent juste après et souvent sur des problèmes d'actualité difficiles..."
Le titre du Blog est Bloggy Poetic Experience, ce à quoi se résume Shanghai Flow. Concernant le sérieux de certains posts, je suis d'une certaine façon sérieux et tout le temps, y compris quand je fais de l'humour sur certains posts. Shanghai Flow est autant une récréation personnelle qu'un moment de partage de textes avec ceux qui prennent le temps de les lire.
Je pense que la perception de ce qui est sérieux est différente d'une personne à l'autre. Et, entre nous, quand je me met derrière mon écran sur Shanghai Flow, j'ai très rarement le front plissé par une intense méditation sur le monde, entouré d'une équipe de masseuses pour me détendre le crane quand je m'apprête à m'attaquer tout seul, avec la gravité qui s'impose d'ordinaire, aux sujets gravissimes de la planète.
Et de toute façon la dérision est une forme d'humour qui me détends et malgré la vie épouvantable que je mène, j'aime rigoler. C'est même une maladie génétique chez moi. Ma famille entière, à part deux où trois spécimens que nous avons revendu, passe le plus clair de son temps utile à se taper vigoureusement sur les cuisses en hurlant de rire. Comportement qui a tendance à tétaniser les voisins qui tentent péniblement de se concentrer en regardant « Les Vertus d'une vie vécue dans l'absolu du silence et dans le sérieux le plus intègre. » de Wolfgung Diesbach de La Villetaneuse sur Arte.
"Shanghai Flow, c'est pas de la blague les mecs !"
Frank no-joke Beaglehorn
Conseiller Rigolade & Vannes sur Shanghai Flow
Pour finir sans passer pour le cousin caché de Bozzo le clown, il y a une citation de l'Hagakure que j'aime beaucoup :
Among the maxims on Lord Naoshige's
wall there was this one:
"Matters of great concern
should be treated lightly."
Master lttei commented,
"Matters of small concern should
be treated seriously."
Parmi les maximes sur le mur du
Seigneur Naoshige il y avait celle-ci:
"Les affaires de grande
importance doivent être traitées avec légèreté."
Maître Ittei fit ce
commentaire,
"Les affaires de petite
importance doivent être traitées avec sérieux."
Cet adage n'est peut-être pas perceptible sur Shanghai Flow, mais c'est quand même sur ce mode que je traces ma route.
Forest Whitaker dans Ghost Dog
La voie du Samourai
".. petite remarque : tu ne parles
jamais de toi, de ta vie, de trucs vraiment personnels, ce serait intéressant
de faire le rapport entre tes textes et ce que tu vis vraiment..."
L'intérêt des textes est justement qu'ils soient partagés sur la base même de ce qu'ils évoquent. Et c'est déjà super. Mais j'ai déjà reçu et entendu ce type de remarques concernant ce Blog et certaines disaient que c'était justement là l'intérêt.
En tout cas, tout ce que je met dans Shanghai Flow
concerne ce que je vis et ressens et de ce fait est en lien avec mon quotidien.
Et le but n'est pas de parler de ce que je vis au jour le jour mais
plus d'exprimer ce que j'en perçois et ressens. J'ai l'impression que c'est ce que tout le monde fait sur son blog mais chacun avec son caractère et ses particularités.
Mais c'est un fait
que je n'ai jamais révélé ma marque de papier toilette préférée
ni quel est le type de femme qui me fait prendre un marteau pour me
l'assener une centaine de fois sur la caboche avec un sourire béat
quand je la croise dans la rue. Marteau qui sert encore après qu'elle m'ait viré de sa vie pour un manque
pathologique de sérieux face à l'existence.
Je ne m'étends pas sur ma vie privée, les détails intimes sur mon passé etc... Il y a des blogueurs, et non des blagueurs comme me le suggère mon correcteur d'orthographe, recalé comme moi à l'école du rire pour manque de sérieux, qui pratiquent cet exercice bien mieux que moi, avec des vies autant sinon plus passionnantes ou alors magnifiquement plus tordues que la mienne.
Et ma vie privée, si je me mettais à la décrire par le menu sur Shanghai Flow, je commencerais par contacter une marque de mouchoirs en papier pour qu'ils soient les sponsors officiels de mon blog.
Je serais d'un
pathétique tel que je suis certain que l'équipe
de TF1 me contacterait en priorité pour leur émission : Vis ma Vie de
miséreux. Mais je suis sur aussi qu'ils ne trouveraient personne d'assez détraqué
pour risquer l'aventure. La plupart des candidats supplieraient la production de leur faire manger des scorpions vivants irradiés, arrosés
de pipi de sconse sur Koh Lanta, plutôt que de passer une demie seconde dans
mes pompes.
Mais je parles
quand même pas mal de moi sur Shanghai Flow. Le
lecteur attentif et régulier, nombreux d'après
les stats que je ne comprend pas très bien faut dire, sait par exemple que je suis un être humain, ayant
une nette aversion pour les extraterrestres se faisant passer pour
des chats, que j'ai travaillé pour les services secrets d'un
pays dont je tairais le nom et qu'à chaque fois que je mets un
pied dehors, soit il se met à pleuvoir soit je tombe sur des
dingues et des dinguettes, ce qui fait que je ne sais jamais
si je dois sortir avec mon ciré jaune ou ma carabine à
air comprimé de gaz hilarant.
Le jour où il se mettra à pleuvoir des dingues je saurais avec certitude qu'il me faudra aller prendre quelques vacances dans un endroit agréable, plein de jardins et de bonshommes en blouse blanche qui me diront, en me croisant avec un parapluie sous le temps splendide :
Alors Mister K ? Il pleut beaucoup de dingos aujourd'hui ?
Ce à quoi je répondrais :
Pas
trop, juste deux. Là devant moi en blouse blanche.
Avec ça, on sait déjà tout de moi.