Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Shanghai Flow
Shanghai Flow
Derniers commentaires
Archives
11 avril 2006

Nique Le Show - Le retour de Django

django_ne_pardonne_pas

Je suis hors concours, hors compétition pour la danse des connards. Je suis pas là pour jeter des pavés dans la mare aux canards mais méfie toi de l’eau qui dort. Je pose des mots qui parfois se la coulent douce, faisant la sieste sur la branche de mon baobab intérieur. Mais n’oublie jamais qu’au dessus de leur face de rimeurs à gages mes griffes sont prêtes. Je t’ai déjà dit que ma prose sait faire des bonds de panthère. Alors méfie toi de l’ombre de mes paraboles où toi aussi tu iras pleurer ta mère.

Mais si écrire est une pissotière pour pisseux,
alors laisse moi chier dans la cour des merdeux.
Car j’ai la haine gratuite quand l’art se paye
et le mot giflant quand les vantards bégayent.

Vos mots grouillent comme des cafards sur le plancher de vos idées lasses, de vos pensées basses sur vos poèmes blafards de bâtards. Ejaculés de vos plumes dont l’encre sent la merde avec la marque du seizième. Ils viennent me parler, leur nez pointu d’arrogance, de rhétorique, me disent qu’ils manient la prosopopée et savent user sans abuser des litotes et des hyperboles. Mais pas de bol pour vous, j’arrive le cartable plein de barbarismes et votre rhétorique : je la nique ! Fallait pas me chercher en comparant le flow de ma rue avec vos mots des beaux quartiers.

Vos écrits cols roulés et vos rimes riches, la vérité ? Je m’en bats les couilles. La mienne est pauvre, sapée bizarre et je le revendique. J’ai le poème système D. Mon initiale insérée comme un doigt majeur entre vos jeux de mots usés, qui sucent leur pouces à longueur de journée en croyant prendre leurs pieds qui puent trop le mépris. J’ai pas de recueils de prose à transmettre à la postérité. Pas de rimes sur vingt lignes genre coucou c’est nous ! Je ne prends pas mon art au sérieux mon ami mais je ne blague jamais quand j’écris. Les poètes maudits, moi je leur pète dessus. Tu veux savoir de qui je parle ? T’inquiète. Les cocus des mots doux se verront entre mes signes.

Car si écrire est une pissotière pour pisseux,
alors laisse moi chier dans la cour des merdeux.
Car j’ai la haine gratuite quand l’art se paye
et le mot giflant quand les vantards bégayent.

Et ouais j’ai le style claquant qui baffe le clinquant de leurs vides. Et alors ? C’est des balles tirées en l’air dans leur bordel de langue académique. La langue de Molière ? Non. J’ai la langue nique ta mère. Allez ! Virez moi les danseuses et leurs cancans de pisseuses et réveillez moi le shérif. Qu’il me rende mon étoile et qu’il lâche son spliff. Le Kid est dans la place ! Hauts les mains les truands du style et les brutes aux rimes salaces. Le bon est dans ta face et surprise coco il n’est pas blond. Mais il fait son boucan façon Belmondo. Dans vos trips de dindons des lettres je suis la farce avec un K comme King. Lâchez les plumes, filez les tunes, c’est un hold up d’impro signé Django.

Ils nous imposent leur visions poétiques entre deux verre de Bordeaux, depuis leurs petits salons d’esthètes tapissés de tableaux de maîtres. Avec leur prose intello, moitié toxico, moitié hippie qui se la jouent en plus contestataires. « Tu contestes ? Alors prépare ton testament gars ! » Et enlève vite ta main de mon épaule, fils de langue de pute ou ça va pas être youpi ! Et amène ta face de bobo que j’y colle dessus mon affiche : « L’art verbal est de retour !  Et il porte des baskets pour bien vous botter le cul.». Vous nous prenez trop pour des cons parce que nos mots portent des doudounes. Viens ici ! Oui, toi avec l’écharpe rouge ! Alors, comme ça les mots n’appartiennent qu’aux élites ? Et il n’y a qu’en haut qu’on sait la métrique ?   

Voyelle ! Consonne. Voyelle ! Consonne.
Ding !
Mister K ?
Le compte est bon ! Seize lettres ! Va Te Faire Enculer !

Si écrire est une pissotière pour pisseux,
alors laisse moi chier dans la cour des merdeux.
Car j’ai la haine gratuite quand l’art se paye
et le mot giflant quand les vantards bégayent.

La poésie n’est pas une marque déposé alors je m’impose, l’impro véner. J’ai la langue comme un colt obscène. Pas d’amis qui bossent à Libé à qui dire « merci pour ton article » et devant qui baisser le froc quand je l’ouvre en public. M’en bats les couilles de vos scènes ouvertes aux nouvelles expressions poétiques. Je viens défoncer les portes et déclarer le show annulé ! Je viens casser les sales bouches qui riment à perte car j’ai la haine gratuite quand l’art se paye comptant. Et mon style insulte les croquants de mots rigolos des poètes zazous façon quartier latin. Dis à ta Margaux de fermer sa gueule putain ! Elle me soûle avec son baratin qui fait le tapin à chaque refrain sur les flonflons de l’accordéon. Avec ses poèmes saucissons et son slam de jambon ! Tout ça pour se faire reluquer le fion sur Paris Première. Regarde ! Je vais te les faire rimer moi les cochons qui niquent leurs mères pour avoir des frères. Bouffons. Et je ne met pas de point d’exclamation. La vérité, vous me faîtes pitié.

Allez, la fête est finie ! Ding Ding Ding ! Remballez vos soliloques et les monologues qui vont avec. Stop au trafic de mots de salon façon club Tupperware de la prose. J’ouvre l’ère de la poésie streetwear et je l’impose au milieu de leurs tchin-tchin en déchirant leurs manifestes poétiques avant de leur en faire bouffer les feuilles une par une. Ils écrivent en catimini leurs petites catastrophes, leurs mots rigolos qui ne font rire qu’eux et leurs cliques qui les prennent pour les nouveaux Desproges. Ils pensent que l’art du verbe est une petite boom sympa entre copains et après s’étonnent quand les barbares du dehors prennent la prose d’assaut et que c’est eux qu’on applaudit quand la rime ils égorgent.

« J’aime bien le slam mais je trouve que ça fait trop rap à mon goût ». Ta gueule, joue pas l’intello toi le con là venu les mots chics entre les chicots  ! T’as pas compris ? Dis toi qu’à nous les mots font les yeux doux parce qu’on sait ce qu’ils disent et surtout ce qu’ils coûtent. La nuit c’est avec eux qu’on discute de nos déroutes. « Sois sans rancune, je suis le bitume avec une plume ». Alors ta prose Kenzo pour petits apéros entre bâtards notre Flow la nique et les poètes-pouet anars tout blêmes, on les pends dans leurs Lagarde et Michard sous Tranxene.

Si écrire est une pissotière pour pisseux,
alors laisse moi chier dans la cour des merdeux.
Car j’ai la haine gratuite quand l’art se paye
et le mot giflant quand les vantards bégayent.

Ma syntaxe affleure sur l’asphalte, mes mots conçus comme des softwares, transitant par les rames de métro jusqu’aux amplis des sonos. Chez moi la prose fait Tic-Tic pour exploser l’arnaque des poètes en toc. Allez tous sous la douche ! Voilà le retour du karcher. Le poème est un flow combat, un djihad mental et j’invite à la confrontation les poètes bourgeois, décadents, décalés avec leurs rimes bien trop calées en A, BB, A ou C. Qu’est ce qu’on en a à foutre de vos petites allitérations entre amis qui se touchent le zizi ? Tiens ! Goûtes mes anacoluthes et mes anaphores, moi les mots je les craches en flow quand eux les pètent par l’anal. Moi c’est l’oral et ma bouche à la dalle. Quand j’arrive en phase kamikaze, ils détallent ou remballent leur prose à deux balles.

Chut… Petit écoute, c’est pour ton bien. Répètes après moi :
« Si écrire est une pissotière pour pisseux alors laisse moi chier dans la cour des merdeux ». Et dis leur que c’est Mister K qui l’a dit.

J’ai cru entendre qu’à l’ouest des mots il y avait du nouveau alors je suis venu dans l’arène mais j’ai trouvé personne. A part un troupeau de pique-assiettes de cocktails, jouant les prophètes en déclamant des textes bidons. Un texte dit, un verre offert. Tu veux être la caricature de Villon ducon ? Sache qu’il a fini pendu par des gens de ta race. Alors finis ton verre, restes cool mais surtout fermes ta gueule.

Dis leur petit à ces vilains oiseaux que Rimbaud c’est cramé et que Gainsbourg c’est fini. Intellos mesquins en quête de reconnaissance.  Moi je te cite Spika, Kery James, Gza ou NTM ! Et je les inscrit au panthéon. Voilà pourquoi je porte l’étoile du shérif. Commis d’office pour stopper cette farce pour petits riches et faire parler le goudron sur leurs plumes. Je brandis mes deux colts, celui là c'est Prose et l’autre c’est Flow. Mes deux canons braqués sur la tempe des gredins qui bradent la syntaxe pour quelques sequins et de l’audimat. Leur Star Ac des poètes contre ma Lascar Academy du verbe. Rien qu’au titre je t’indique que tu n’auras pas besoin de voter. Ils sont déjà perdants. Miskin, avec leur marché de la poésie et leur printemps des poètes que j’encule. Enlève ton écharpe et sens venir la canicule quand je flambes la langue de France à coup de bidons d’essence.

Si écrire est une pissotière pour pisseux
Alors laisse moi chier dans la cour des merdeux
Car j’ai la haine gratuite quand l’art se paye
Le mot giflant quand les vantards bégayent

mister_k_signature10
Le Retour de Django redux 06'
 Copyright Future Flavaz
© All rights reserved.

Publicité
Commentaires
M
yann > t'es dans le flow et tes mots ne sont pas courts, il s'agit bien de ce dont tu parles, labourer le fumier ;-)<br /> <br /> mae > merci beaucoup pour ta lecture et merci d'avoir pris quelque chose dans ces images, cela me fait tout simplement plaisir. et c'est beaucoup ;-)<br /> <br /> Kwaame > je n'avais pas fait le lien de façon inconsciente mais maintenant que tu le soulignes (merci) et que cette scène de bruce lee dans "la fureur de vaincre" m'a profondément marquée, peut-être est-ce une façon à moi de dire que "votre école de poésie que vous voulez nous imposer comme une loi d'esthétisme qui colonise nos esprits, je viens vous prouver qu'il est d'autres expressions que vous méprisez et je suis là pour vous le rappeler".
K
ouff! Alors là, ça frappe fort, mince alors...<br /> zut je viens de faire une rime à deux francs, punaise, il va falloir du courage après ça avant d'oser se risquer à poser une mine sur une page... C'est terrible.<br /> "J’ouvre l’ère de la poésie streetwear et je l’impose au milieu de leurs tchin-tchin en déchirant leurs manifestes poétiques avant de leur en faire bouffer les feuilles une par une... "façon Bruce lee lorsque sa fureur de vaincre le pousse au delà des limites et des barrières, je ne sais pas si elle était volontaire, mais j'y vois là une référence et je la prends comme telle. <br /> Humblement, Chapeau Bas.<br /> Un vrai fan.
M
j'ai lu deux fois et retenu quelques images percutantes sur la poesie et la valeur des mots qui ont fait résonnance en moi!
Y
J’ai les mots trop courts pour être dans le flow<br /> Et ma rue à des odeurs de nitrate et de lisier <br /> Mais là je collerais bien trois bandes à mes bottes<br /> Pour faire le merdeux avec toi, comme ça gratuitement<br /> Histoire de labourer le fumier dans la joie de la rage
Shanghai Flow
Publicité
Publicité