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23 février 2006

Vacances en Boizardie (Part 11)

Pedro Pingo, Bandit Manchot.

    Le doute affreux qui m’avait saisit suite au flash back d’une conversation estivale avec Mae allait enfin trouver ce que les musiciens appellent son point d’orgue ou, pour être plus précis et citer le peuple des cuisines, son point d’ébullition. Pedro Pingo me regardait avec toujours autant d’intensité. Il éclata soudain de rire.

    Essayez d’imaginer le caquètement bruyant d’un canard en train de s’étrangler et vous aurez une idée de ce que mes oreilles étaient en train de supporter. Il s’arrêta aussi brutalement qu’il avait commencé et me fixa de ses deux gros yeux noirs.

- Alors comme ça tu crois que je suis un manchot gringo ? C’est ton dernier mot ?

    Je regardais autour de moi. Mis à part le frigo et la clim, je n’avais pas de public sur qui compter pour m’aider, ni de téléphone à portée de main pour contacter un ami spécialiste international en manchots et pingouins et sur le deux réponses possibles, proposer le 50/50 à Pedro m’aurait surement valu un vilain coup de bec.

pedro_quizz1

- Oui, Pedro, c’est mon dernier mot. Vous êtes un Manchot.

    Le temps sembla se figer comme dans les séquences les plus pénibles de Matrix. Avec une vivacité qui me surpris au point de me faire lâcher ma bouteille de bière, la créature à palmes griffues, au bec luisant et acéré sauta sur moi pour m’enserrer entre ses deux puissantes ailes atrophiées.

- DANS MES BRAS GRINGO !

    Je serais bien incapable de vous décrire le sentiment de soulagement qui s’empara de moi en entendant cette phrase et le ton joyeux du cri de Pedro. C’était comme quand le type de la cantine vous informe qu’il n’y a pas de choux fleur vapeur dans le menu du jour. Je déteste jusqu'à l'odeur de ce légume qui me donne la nausée. Il faut savoir que certaines tribus indiennes d’Amazonie s'en servent pour faire fuir les jaguars.

    Bref, j’étais heureux et mes nerfs, jusque là dans l’état d’un gazon sous la mêlée de deux équipes de rugby, éteignirent leurs portable, prirent leurs serviettes de bain et décidèrent d’aller bronzer sur la plage la plus proche.

    Il s’ensuivit une liesse pendant laquelle Pedro Pingo m’affirma qu’il était fier de savoir que j’étais capable de le distinguer lui, noble manchot impérial, du vulgaire pingouin couard et voleur. Il ouvrit son frigo et en retira deux bières mexicaines et un bocal de calmars encore frétillants.

    Il m’annonça solennellement qu’à présent, il était mon guide touristique personnel et que j’allais vivre de grandes émotions avec lui à la découverte de la Boizardie. Je lui répondis que de petites émotions suffiraient amplement et que j’étais heureux d'avoir bien répondu à son test. J'ai donc passé le restant de la journée en sa compagnie, dans sa cabane climatisée, à boire des bières mexicaines et à chanter en espagnol.

    Je me suis assez bien amusé. Il me semble même qu’à un certain moment, porté par l’enthousiasme général, je me mis à manger des calmars crus et qu’à un autre, qui suivit aussitôt, je me mis à tout régurgiter de façon peu glorieuse dans un trou de la pièce qui faisait office de lieu d’aisance.

A suivre...

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Commentaires
M
ouf! on peut dire que tu as eu de la chance!!<br /> pour les calemars la prochaine fois mâche -les c'est plus facile à digérer
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