Trendy Musha Cool - Part 69

25 décembre 2005

Trendy Musha Cool - Part 69

J'aurais voulu être un vol d'étoiles filantes en transit sur Air Batucada, reflétant mes douleurs et mes plaisirs sur la peau de sucre cristal des nuages, tout au sommet de l'Annapurna où dansent les anges.
Charmant ce poème, me dit l'ingénue jolie prénommée Angelina aux yeux brillants depuis le fond de sa boîte de nuit. Sans rire ma mie, mes rimes n'ont de charmes que ceux des mots dits par bribes car mon flow brazileo ne dribble qu'avec l'ennui sur le terrain du poème. Sous mes doigts les mots roulent comme des larmes que ton regard déclenche, mais tout cela ne vaut pas les je t'aime chéri avec lesquels je fus mille fois maudit. Si tu veux tant te pencher sur mon cœur pour l'écouter battre, tu n'entendras pourtant que le tien marquant le tempo. Monotone et percé de violons délétères comme ces chansons de chine à la peau d'albâtre en boucle sur ma sono depuis les années trente, c'est le Shanghai Flow baby. Alors si tu m'écoutes encore, verse nous donc de ce saké pour que j'en oublie la salé de tes pleurs sapés de Lacoste qui coulent le long de ton corps superbe de je m'en foutisme. C'est la maison qui offre donc laisse toi aller...

J'aurais voulu être une arche auréolée d'or pour mener les junkies qui dorment dans l'underground de ma psyché jusqu'au fin fond du ciel d'un bleu façon nirvana. Mais j'ai perdu ma dernière paire d'ailes de chez Nike depuis qu'elle m'a quitté voici deux ans. A quelques millénaires près c'est ça. C'est aussi en ce temps là que j'ai perdu mon flow et mes abracadabras sur une plage déserte de Cuba. Joues le son plus fort Deejay ! Joue plus fort et bien plus vite ! Perds pas de temps à ressasser ton set. A ma table le champagne pétille ! Que tous mes fantômes s'y invitent ! Tchin Tchin ! Salute ! Kampeï ! A la santé de ma mémoire dans le coma ! C'est comme ça, vas-y profite c'est moi qui paye ! Bienvenue dans le big bazar de ma génération perdue. Des bébés bouddhas qui boudent au moindre bobo jusqu’aux anges hardcores qui demandent grâce, bouffis de coco dans le speen des slaons VIP. Morts car le ridicule tue dans les soirées cosy et les afters nases. Un jour, sans crier gare au petit matin ils chanteront Sept Sept Sept sur l'air d'Ebony and Ivory. Ce n’est pas dur quand même d’additionner 111 à 666. Il suffit de savoir dire je t’aime sans y mettre trop d’emphase. Allez deejay rejoue moi encore Brian Ferry...

J’aurais voulu maîtriser la sentence du B-Boy parfait, le flow divin comme celui de Rakim. Ainsi j’aurais par ma rime brisé les secrets de l’aube et je n’aurais jamais dormi. Car je sais que dormir fait mourir. Comme chez ma voisine, celle d’en face, la conasse par intermittence, chez qui Dalida chante au son des mandolines Ne laisse pas mourir le feu. En doublant les R c’est encore plus de mort à petit feu qui meurt. Mama was a bitch and Papa was a rolling stone. Au delà du clin d’œil seul mon chapeau est mon sweet home et le ciel est mon toit, tra la la la ! Tout comme toi je suis un mutant sur-vitaminé sans pour autant faire d’effusions de sang. Un enfant des chemins bétonnés de beats, de pixels et d’attitudes tendances. Détruit chaque idole adorable que tu trouveras sur ton chemin jeune Padawan, me dit le vieux Jedi couché en travers de mon pallier. La bouteille de pinard séchée roulant sur le côté...

J’aurais voulu enterrer au plus profond de ton coeur tous les maux mortels qui m'ont pénétré l'âme. Mais je sais la valeur des larmes quand elles coulent dans le vent. Oui chérie, tu m’a bien entendu. L’or des larmes quand elles coulent dans le vent. C’est pour ça que je reste toujours cool et même super trendy musha cool, sans spleen ni bobos de surface, sans trembler et sans fièvre, dansant tout seul dans la nuit, mon sourire brillant aux lèvres. Dansant tout seul dans la nuit sur la musique de mes propres mots.