Hélène Carrère d'Encausse
J'ai depuis peu décidé d'inaugurer une série de portraits dans Shanghai Flow dont voici le premier.
Je n'ai aucune idée des codes habituellement utilisés par la bienséance, aujourd'hui on emploie plutôt l'expression politiquement correct, pour cet exercice de style. Donc je demanderais une attention non pas complaisante mais indulgente.
Laissez moi vous présenter :
TA DAM !!
Hélène Carrère d'Encausse
Née Hélène Zourabichvili le 6 juillet 1929 à Paris.
Secrétaire perpétuel de l'Académie Française
Commandeur de la Légion d'honneur
Officier de l'ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Commandeur de l'ordre de Léopold de Belgique
Commandeur de l'ordre national de la Croix du Sud du Brésil
Voici une personne qui appartient à l'une des plus prestigieuses institutions française. Décorée
de tout ce la République possède de plus glorieux, Hélène Carrère
d'Encausse, d'origine russe de par sa famille, possède également une
renomée internationale.
Jugez du peu. Docteur honoris causa
de l’université de Montréal, professeur invité dans de nombreuses
universités étrangères, membre de la Commission des sages pour la
réforme du Code de la nationalité en 1986-1987, élue au Parlement
européen en juin 1994, elle est vice-président de la
commission des Affaires étrangères et de la Défense ; vice-président de
la commission des Archives diplomatiques françaises et la liste de ses
titres et postes occupés est si longue que je préfère m'arrêter là.
Mais pourquoi en faire un portrait ?
Je n'ai jamais lu un seul de ses nombreux ouvrages sur Lénine, Catherine II ou sur l'histoire de la Russie, au grand damn de ma culture générale qui s'en trouve surement affaiblie
.
Tout
ce que je sais d'elle provient d'une interview que notre Immortelle, au
même titre que Leopold Sedar Senghor ou Marguerite Yourcenar, donna à la chaîne de télévision russe NTV le mardi 15 novembre 2005. Cette information fut entre autre transmise par Libération.
Questionnée
au sujet des violences urbaines faites par les dénommées racailles dont Monsieur
le Ministre de l'Intérieur souhaiterait débarrasser les quartiers au
moyen cocasse d'un Karcher, notre Académicienne y est allée de son
analyse en répondant ceci :
Je décompose visuellement le texte de la réponse de notre Commandeur de la Légion d'honneur :
«Ces
gens,
ils viennent directement de leurs villages africains.
Or la ville
de Paris et les autres villes d'Europe,
ce ne sont pas des villages
africains.
Par exemple, tout le monde s'étonne :
pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l'école ?
Pourquoi
leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ?
C'est clair,
pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames.
Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants.
Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements,
mais Dieu sait quoi !
On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues.»
Tout
d'abord je note et salue l'effort de compréhension de notre Officier de l'ordre
National du Mérite qui donne enfin une raison enfin plausible au fait
que ces enfants courent dans les rues.
Même si dans les rues
en question ils sont accessoirement poursuivis à tort où à raison par des membres des
forces de l'ordre. C'est une raison mineure certes mais c'est dans certaines
situations une excellente raison pour la jeunesse de s'exercer à la course à pied.
Parlons maintenant de ces gens comme dit notre brillante Commandeur des Arts et des Lettres.
Je
me suis livré à un exercice de fiction assez simple et je l'avoue tiré
par les cheveux. Je vous préviens, il ne s'agit dans ce qui va suivre que d'un
exercice de style fictionnel et totalement déconnecté des
propos rapportés de notre Commandeur de l'ordre de Léopold de Belgique lors de cette interview accordée à la chaine de télévision russe.
1 - Changeons le mot africains par celui de juifs.
2
- Imaginons ensuite que cette phrase fut prononcée il y a longtemps par
un commentateur durant les évènements tragiques du soulèvement du
ghetto de Varsovie en Pologne,
qui eurent lieu du 19 avril au 16 mai 1943. Evènements lors desquels la
communauté juive se révolta avec un courage héroïque contre la tyrannie
exercée contre eux par les forces de l'ordre nazies. Aucun rapport avec
notre actualité cela va de soi.
«Ces
gens,
ils viennent directement de leurs villages juifs.
Or la ville
de Paris et les autres villes d'Europe,
ce ne sont pas des villages
juifs.
Par exemple, tout le monde s'étonne :
pourquoi les enfants juifs sont dans la rue et pas à l'école ?
Pourquoi
leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ?
C'est clair,
pourquoi : beaucoup de ces juifs, je vous le dis, sont polygames.
Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants.
Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements,
mais Dieu sait quoi !
On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues.»
Alors ? Quel effet produit notre petit exercice littéraire ? Je me permet de répondre le premier : il montre un propos insipide, qui fait frissonner de dégoût et qui n'a aucun fondement réel ni objectif. Une diffamation honteuse où l'amalgame facile y côtoie le mauvais goût teinté d'un mépris abyssal. Attention, je ne parle ici que de notre exercice littéraire fictionnel et totalement ridicule.
Quand aux propos tenus ou pour le moins rapportés par Hélène Carrère d'Encausse, ils ne me soutireront qu'un misérable commentaire : entre l'Académie Française et la Star Académie je ne sais plus vers laquelle de ces deux vénérables institutions confier le destin de ma pauvre France.
Jean d'Orson
Pour Shanghai Flow