Samurai Champloo Hip-Hop Chambara
Au fait, ça veut dire quoi "Champloo" d'abord ?
Ce n'est pas du shampoing. C'est le nom d'un plat local d'Okinawa, le "champuru", composé d'un mélange de tofu, de légumes et de porc ou de n'importe quel ingrédient, le tout sauté ensemble dans une poêle.
Et quand on a vu la série dans son ensemble on comprends pourquoi Champloo. T'es Champloo toi ?
Samurai Champloo
(en aussi bref que possible)
Un mélange. De l'exotisme et du décalé. La série Samurai Champloo c'est l'univers du Chambara (film de sabre) couplé à de la musique hip-hop avec des épisodes puisants fortement dans les éléments de la culture hip-hop.
Il fallait y penser, Watanabe l'a fait.
J'aime le Hip-Hop et Watanabe depuis Cowboy Bebop. Alors quand je suis tombé sur le premier épisode j'ai fait "youpi !" (en vrai j'ai fait des bruits biens trop bizarres pour êtres rapportés ici).
Pour commencer, Samurai Champloo est un (fantastique) anime se déroulant sur 26 épisodes. Il a été diffusé en 2004 au Japon.
Y participent Saito Dai (scénariste en chef) et mon pote le fameux Shinichiro Watanabe.
Depuis CowBoy Bebop, je ne pensais pas voir une série aussi cool, délurée, drôle et inventive.
Et bien j'avais faux. Watanabe confirme ici son talent de créateur d'univers déjantés.
Dans Cowboy Bebob, il mélangeait gaiement futur, vaisseaux spatiaux, jazz et d'innombrables références à Bruce Lee, au western, à la blaxploitation etc..
Dans Samurai Champloo, Shinishiro Watanabe prends des libertés avec la réalité historique de la période Edo (entre 1600 et 1867) durant laquelle est sensée avoir lieu la série.
Plusieurs épisodes comportent des anachronismes flagrants mais les auteurs s'en amusent volontairement et c'est l'un des charmes de Samurai Champloo.
Comme par exemple ce magnifique épisode génial (Episode 18 - Pen in One Hand, Sword in the Other - War of the Words) ou des taggueurs samurais luttent pour la suprématie à coup de graphs à travers les murs de la ville. Il y a aussi un personnage qui fait directement référence à Andy Wharol.
Et presque tous les épisodes de la série sont bourrés de clins d'oeils de ce genre.
Cette manière de mélanger genres et périodes et de glisser des tonnes de références dans ses séries distingue netement Watanabe du reste de la profession des faiseurs d'anime. S'il fallait trouver son équivalent au cinéma, je pointerais dans la direction de Tarantino.
Le graphisme est superbe, le traitement de l'image, le design des personnages, le choix des prises de vues aussi, le travail est bien plus graphique que dans Cowboy Bebob.
Par contre, il ne faut pas s'attendre dans Samourai Champloo à un scénario implacable ou chaque épisode de la série tourne autour d'une intrigue unique. Pour Watanabe l'histoire générale passe au second plan, il traite chaque épisode comme un mini-film, isolé de l'intrigue générale.
D'ailleurs l'intrigue de Samurai Champloo est on ne peut plus vague, à savoir la recherche par l'un des personnages (Fuu) d'un étrange Samurai "à l'odeur de tournesol" entrevu dans son enfance. C'est le fil conducteur de la série plus que son moteur.
Et les persos alors ? C'est qui les persos hein ?
Deux garçons (Mugen et Jin) et une fille (Fuu) accompagnée de son
petit animal familier, un écureuil volant du nom de Momo-san forment les personnages principaux de la série.
Fuu, qui introduit la série, est une jeune fille aussi
écervellée que sensible et dotée d'une obsession : retrouver le
mystérieux samurai "à l'odeur de tournesol".
Elle obligera les deux
autres personnages principaux à l'aider (malgré eux) dans cette quête qui les mènera
dans un
road-trip à travers un japon ancien loufoque et remanié à souhait.
Qualité : coeur d'or et fort caractère
Défaut : un appétit inhumain.
Fuu et son écureil Momo-San
Mugen est un vagabond
exceptionelement doué au
combat, ignare et frustre, à la force sauvage et incontrôlée. Lorsqu'il
se bat, son style de combat est un mélange de breakdance (danse
hip-hop) et de furie sanguinaire. Sa
psychologie primaire au premier regard s'étoffe et se densifie dans
certains épisodes. Il incarne une forme de rébellion naturelle contre
l'ordre établi et une bouffée de liberté dans un monde hyper
codifié. Il est comme son nom qui signifie sans limite en japonais.
Qualité : obstiné comme c'est pas permis et généreux
Défaut : têtu, trop inculte, limite bête (mais limite seulement).
Mugen
Jin est un ronin, l'opposé de Mugen au niveau du caractère.
Austère, calme avec des airs d'intello que souligne le port d'une paire
de lunettes. Il provient d'une grande école de sabre et maitrise son
art martial avec brio. Il est l'exact opposé de Mugen. C'est un peu le philosophe du trio.
Qualité : cultivé et bonnes manières.
Défaut : trop, trop renfermé.
Notes diverses et variées...
(...en fait pas trop variées du tout)
Shinichiro Watanabe : Story board sur les séries
Armor
Hunter Mellow link en 1988 et Mobile suit gundam 0083. Co-réalisateur
de Macross Plus
en 1991. En enfin en 1998, il sort l'excellente série Cowboy Bebop qui
change le visage de l'anime japonais en sortant des cadres habituels.
En 1999, il participe à "The Animatrix" en signant les épisodes : "A kid story" et "A detective story".
Et youpla boom, il a fait Samurai Champloo.
Parmis ceux qui ont travaillé sur Samurai Champloo, citons aussi Kazuto Nakazawa (Character designer) qui a également travaillé sur la partie animation de Kill Bill Vol.1 de Quentin Tarentino.
Samurai Champloo est disponible en Manga (éditions Soleil Manga). Deux tomes sont disponibles.
Un anime réalisé par Takashi ‘Bob’ Okazaki : AfroSamurai, devrait plaire à ceux qui ont aimé Samurai Champloo. (Diffusion prévue au Japon du premier épisode fin 2005 - début 2006)
Liens
(pour ceux que ça intéresse bien sur, les autres n'y allez pas c'est dangereux)
Bon site en français
Bon site en anglais
Bon site en japonais (site officiel)
Mister K
pour Shanghai Flow